Waouw je sais faire des scrollbars colorées !!!
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PLANTER LA GRAINE D’IDEE

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Donc,
         Tu as TON idée géniale :
        ... Un gars sauve une fille enlevée par un dragon...

          C'est une idée de base et il va falloir développer tout ça.

Alors, en route :

Il y a de nombreuses méthodes, chacun la sienne,
Mes conseils sont une technique parmi tant d'autres
à toi donc de trouver celle qui te conviendra.

          Tu peux te jeter sur ta feuille blanche.
Inventer ton histoire au fur et à mesure et dessiner ta BD, au fil de l'inspiration.
Des professionnels agissent ainsi avec beaucoup de talent...mais tout le monde n'est pas capable d'écrire une histoire palpitante et bien construite du premier coup.

          Tu auras donc encore un gros travail.
Tu devras tout reprendre, faire des choix et retailler ton texte foisonnant.

Il est souvent préférable d'avoir fini ton scenario et de savoir où tu vas, avant de commencer ta bd.


          Un petit  travail préparatoire te faciliteras la vie.

          Donne toi un peu de temps pour construire ton histoire dans ta tête en laissant ton imagination grimper aux rideaux.
Une bonne idée est vivante, elle bouge toute seule, tu as certainement déjà quelques éléments de l'histoire, ainsi que des personnages qui arrivent en même temps.

Elle peut également te donner plusieurs récits différents.

           Tu feras le tri plus tard.
 
           Note soigneusement tout, même (et surtout) si ça part dans tous les sens.
Comme tu peux réfléchir partout, garde soigneusement un carnet dans ta poche et un près de ton lit.
Si tu n'as trop envie d'écrire, ton lecteur MP3 a certainement une fonction enregistrement, tu peux dicter tes impressions.                                                                                Puis laisse murir.
           Stimule ton imagination de toutes les manières possibles :
Documente toi,
Réfléchis, lis, rêvasse, écoute de la musique.

           En Panne ? Laisse tomber, va te promener, fais la fête, jardine, coupe du bois....

En bref...pense à autre chose. (ou même, travaille sur un autre scénar....)

           Fais ainsi ta petite pelote, tu  peux ainsi ranger tes notes dans une " boite à idée " qui pourra te servir plus tard, dans quelques jours, ou même quelques années.

Tous les scénaristes te parleront de la leur, c'est un outil de travail.

Bien des auteurs écrivent une histoire sur une idée qui leur trottent dans la tête depuis longtemps.
Note lisiblement, car il faut donc que tu puisses te relire plus tard.

           Si tu travailles " en équipe " ou avec un dessinateur, tu peux organiser des rencontres et utiliser la technique du " Brain Storming " ou " tempête cérébrale " utilisée souvent en entreprise pour la résolution des problèmes.

           Chacun s'exprime à tour de rôle,
Pour ne pas brider la spontanéité de la réflexion,  personne n'interrompt, personne ne juge ou ne critique les idées qui sont notées sur une feuille de papier.
Car même une idée saugrenue peut en amener d'autres  qui pourront être géniales.
Et ceci jusqu'à épuisement des idées (ou des participants)

C'est seulement après qu'il y a un tri.


           Le travail de scénariste consiste à se poser (et à répondre à) beaucoup de questions.
" ET SI... ? "
" Et si un dragon enlevait une princesse ? "

mais encore :

Quel genre, quels cibles, quel point de vue, quelle est la théorie ? Et quel est le concept ?

Le genre :

Cyberpunk ? Cape et épée ? Western ?  Policier ?  Educatif ? Fantasy ? Merveilleux ? Science fiction ? Space opéra ?  Steampunk ? Procès ? Thriller ? Horreur ? Catastrophe ? Péplum ? Road-movie ? Guerre ? Aventure ? Action ?  Kun-fu ? Amour ? Romance ? Comédie ? sex... (n'y pense même pas !)

- La cible :

          Pour qui vas-tu écrire ?

Tu n'as pas besoin de te poser cette question si tu travailles sur une oeuvre personnelle.
Mais elle peut être utile si tu reçois une commande spéciale.

          Par exemple :
- Ecrire un scénario pour un fanzine destiné aux enfants.
- Participer à un concours pour un album tout public,
- Scénariser une série destinée aux jeunes filles, aux adolescents et aux jeunes adultes.
- Et  pourquoi pas aux " adultes avertis " (Quoi !!! Belle et charmant cochon !?! ...dehors !!!).

          En Manga  les noms de Seinen, Shojo, shonen et le reste indiquent les " cibles "
Le shonen pour les jeunes garçons,  seinen pour les garçons plus agés, les Sojos pour les adolescentes, etc.


          Selon ta " Cible " la même idée de base ton histoire sera certainement très différente.

Pour les enfants elle pourra être pleine de poésie et d'humour,
Les adolescents apprécieront l'aventure et la lutte.
Pour adultes elle pourra être plus sombre et complexe,
Pour les plus avertis ...non !  je refuse d'y penser, ...c'est dégoutant !!!

          De nos jours la censure n'existe théoriquement plus (Je mets à part le politiquement correct et l'auto-censure).
Mais si tu as une histoire de serial killer avec des autopsies réalistes, ne t'étonne pas si on la refuse dans Spirou.
Si elle est bonne, elle correspondra certainement aux collections d'un éditeur.



- Le point de vue :

           Par les yeux de qui verrons-nous ton histoire ?
Quel personnage suivrons-nous ? à qui allons-nous nous attacher ?
En général ton personnage principal.
Nous ne le quitterons pas : un point de vue unique.
     

- Tu peux choisir de suivre ton héros dans sa quête, ses rencontres, ses combats afin que le lecteur s'identifie à lui.

- Choisir plutôt ton héroïne.
 Son courage malgré ses doutes, ses tentatives pour fuir ses problèmes, afin que la lectrice s'identifie à elle.

Mais tu peux préférer un point de vue alterné.
  -  Décider de  suivre deux personnages tour à tour ton héros (sa quête, ses rencontres, ses combats), et ton héroïne (Sa peur, son courage, ses tentatives pour fuir).

Plus fort encore : trois points de vue.
En ajoutant celui du méchant, (les pièges qu'il tend au héro, ses menaces sur l'héroïne, sa réelle puissance que tous ignorent).
Ce qui te permettrait ainsi de développer son personnage.
Et comme tout le monde le sait, plus le méchant est réussi plus le scénar est réussi.

Mais tu prends le risque qu'on s'attache moins aux personnages.

            Je me souviens d'un roman de plage, on suivait alternativement l'héroïne, sa soeur, sa fille... Un chapitre chacune...au bout de 10 minutes, je m'attachais à un quatrième personnage, un homme qui aidait l'une, soutenait l'autre, épousait la troisième... Ce n'était pas prévu par l'auteur, (ou peut-être que si)


La théorie :

          La " théorie " qu'est-ce que c'est ?
C'est la " morale de l'histoire ",
Le " message "  même si tu ne veux pas en faire passer, il y aura toujours quelqu'un pour en voir un.
Donc autant que ce soit toi qui décide.

          Tu n'es pas obligé de le faire, la théorie est surtout un fil conducteur qui peut  t'aider à structurer l'histoire ...
Dans " Frère des ours " la théorie est inspirée d'un proverbe indien " Pour connaitre une personne, il faut marcher un temps dans ses mocassins ".
Le jeune héros est transformé en ours et devra s'occuper d'un ourson orphelin, il comprendra mieux leur monde après avoir marché " dans leur peau ".

           Amuse-toi à la trouver :                      

Elle peut être simple " on a toujours besoin d'un plus petit que soi " " l'amour triomphe des obstacles " " le crime ne pait pas " " l'union fait la force"... Etc. etc.

Attention :  si tu veux VRAIMENT  faire passer LE grand message qui va changer le monde, n'y va pas avec de  " gros sabots ", rien n'est plus indigeste. (pour les messages choisissez la poste).


Et bien sûr il te faut un concept.


Le concept :

           Le concept est ce qui va faire la différence entre ton histoire et les autres du même genre.

Tu veux écrire une histoire policière... des criminels, des enquêtes.

Très bien et après ?

          L'ambiance générale sera-t-elle lourde et glauque pour des histoires sordides ? ou au contraire drôles et légère pour des récits comiques ?
- Des enquêtes dans les Bas fonds, ou dans les Beaux quartiers ?
- Des scènes d'actions ou de géniales déductions.
- Et les personnages ? mêleront-ils vie privée et professionnelle ?

Le Hight concept.

Toi, tu présentes ton histoire sur un forum et tout le monde s'écrit :
" Heu... ton histoire est bateau."
Ils ajoutent la phrase qui tue " Ecris quelque chose d'original ! "

En fait tout le monde te demande ... un  " Hight concept ", alors que toi tu proposais simplement un " Low concept ".

Le " Low concept " est plus classique, plus ...ordinaire.
 "Un père divorcé passe le week-end avec sa fille leucémique."

Le résultat peut être un film intimiste et dépend du traitement donné par le scénariste, le réalisateur, les acteurs (les dessinateurs) et il peut donner un chef-d'oeuvre.

Le Hight concept est quelque chose qui change de tout ce qu'on a déjà vu, qui surprend.

Les trois mousquetaires combattent à bords de machines volantes.

Les cowboys rencontrent des extra-terrestres.

(J'ai déjà vu un vieux film avec des cow-boys contre des dinosaures et une BD avec des Gaulois contre des Extra- terrestres...)
Le " Hight concept " attire l'attention... et les gens dans les salles de cinéma. (Théoriquement)
Il doit être acceptable et universel (il doit nous toucher et ne pas provoquer un certain rejet.).
- Quoi ? Des Gaulois contre des extra-terrestres ? c'est ridicule ! (Les Vikings contre les extra-terrestre, ça dérange moins, je ne sais pas pourquoi.)
Et le problème c'est qu'il ne sert qu'une fois.
Parce qu'après ce n'est plus une surprise, ça devient banal.

- Cow-boy contre Vampires.
- Cow-boys contre  loups-garous
- Cow-boys contre  zombies.

- Cow-boys contre nazis.

- Cow-boy contre Freddy.

Et ce n'est pas un critère de qualité.

Le Hight concept peut donner le plus affreux des navets, d'autant plus décevant qu'on en attend beaucoup.
Pour un découvreur il y a des tas de suiveurs.
Après la création de Superman... les éditeurs demandèrent des super-héros à leurs dessinateurs.
Après la création de Tintin... les éditeurs demandèrent des Tintins à leurs dessinateurs.
Lorsque Disney sortît Blanche neige, on lui demanda des histoires avec des Nains.
Lorsque Tarzan sortît au cinéma, il y eût un certains nombres des films avec des hommes de la jungle.
Les scénaristes ont parfois peur de se faire "piquer leur idée ".
On peut les comprendre.
Lorsque c'est d'un " Hight concept ". comme tu le sais, celui-ci ne peut servir qu'une fois.
Un plagiat est difficile à prouver, c'est parfois simplement une " idée dans l'air du temps ", faire un procès est long et le résultat incertain.
Pour l'auteur le problème reste entier, il s'est fait doubler !
Les éditeurs vont sans doute refuser les scénarios trop semblables qui arriveront après.
Un écrivain racontait avec amertume comment, à cause d'une interview, où il avait été trop bavard, il s'était fait " piquer son idée " : un livre reportage sur un fait divers dramatique.
Hélas au moment ou il présenta son travail, un autre livre sortait avec le même sujet.
Bien sûr, l'autre auteur avait fait sa propre enquête et donné une vision  personnelle, mais seul un passionné aurait acheté les deux livres.
Lorsque l'oeuvre de Louis Pergaud " La guerre des boutons " est tombée dans le domaine public, des scénaristes ont décidé de la traiter.
Résultat ? Deux films sont sortis en salle à une semaine d'intervalle.
Et je ne parle pas des cinq albums BD dont les " Albums du film ".

Donc si tu as une idée de " Hight Concept " ...tu la gardes pour toi !

La fin
Beaucoup recommandent de commencer par connaître la fin.

Franquin créait ses gags en commençant par la case finale de chute, il partait d'elle pour construire son récit en une planche.
Roba (créateur de Boule et Bill), et d'autres travaillaient ainsi
Etrange, mais utile.
Si ton gentil amoureux combattant devient Dark Vador à la fin de l'histoire, il va falloir se lever tôt pour expliquer sa transformation.
Dès le début par exemple.


Maintenant il ne reste qu'à poser les cinq célèbres questions :
 
                                   Qui  ? Quand ? Ou ? Quoi? Pourquoi ?

Suite

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