Waouw je sais faire des scrollbars colorées !!!
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LA LOI DE 1949

          Le pays sort, exangue, de quatres terribles années de guerre et doit se reconstruire.
Quatre ans d'occupation, de déstruction, de barbarie et de violence que chacun espère voir appartenir définitivement au passé.

          Ceux qui l'ont vécu rêvent d'autre chose pour leur famille, on s'intéresse à l'enfance.
          La tragedie a brisé de nombreuses vies, meutri de nombreux jeunes séparés des leurs, orphelins, gamins au bord de la délinquance.
Des travaux des psychologues commencnent à faire ressortir leurs besoins affectifs nécessaires pour se développer normalement , alors qu'on les traitait parfois comme des objets.

          Dans la foulée, une loi est destinée à la presse pour jeunes.
Elle vise toutes les publications qui " paraissent principalement commes destinées aux enfants et aux adolescents "

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          " Elles ne doivent comporter aucune illustration, aucun récit, aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lacheté, la haine, la débauche ou pouvant inspirer ou entretenir des préjugés ethniques. " (Pour la haine, et les préjugés ethniques c’est toujours valable)

          A la lecture tout semble simple, la BD est concernée par son accessibilité aux plus jeunes, les enfants en sont, à l'époque, les plus grands consommateurs.
         La BD est déjà assez mal vue par les enseignants et les intellectuels, au point que certains interdisent simplement à leurs enfants d'en lire. (Ces personnes devenues adultes sont pratiquement incapables d'en déchiffrer " Dois-je commencer par lire le texte ou par regarder les images ? ").

          Mais très vite la commission de surveillance devient imprévisible et tatillonne. La censure que l'on surnomme " Dame Anastasie "  frappe n'importe quoi sous n'importe quel pretexte.
          Certains professionnels en profitent pour se débarasser de rivaux encombrants ou de la concurrence étrangère par pure protectionnisme.
Ainsi le dessinateur Chott est poursuivi dans plusieurs procès pour son personnage de Fantax.
          L’aventure de Black et Mortimer : " le piège diabolique " qui paraît en Belgique reçoit un avis défavorable à la diffusion en France.
          Il ne pourra y paraître qu'en 1967. L'histoire contient des " images impressionnantes de destruction massive. “

          La commission sanctionne même certaines publications parce qu'elles s'écartent de la norme du bon cartésianisme français.
         Certains épisodes se déroulent....dans l'espace comme  la série " L'epervier bleu " de l’auteur Sirius.
(Voler dans l'espace ! qu’est ce qu’ils ne vont pas inventer !)

         Les auteurs de BD dessinent " sur des oeufs "...et évitent soigneusement les personnages feminins. Ce qui explique qu'on en trouve peu à cette epoque.
         Les pires foudres tombent sur Jacobs qui a osé dessiner une danseuse en tutu. Elle figure sur la couverture d'un magazine que lit un personnage, on la voit à peine.
        Les bandes étrangères sont coupées et remontées pour se soumettre à " Dame Anastasie ", des magazines s'offrent les services de retoucheurs qui ne manquent pas de travail.
         Chez l’éditeur Lug, un studio complet oeuvre à plein temps.
Une facon originale pour certains debutants de commencer leur carrière, et de retarder le retour des comics en France.

          Le magazine fantask doit disparaître, les " couleurs sont trop vives pour les yeux des jeunes enfants "

          L'éditeur Aredit qui publie ce que ne peut présenter l'editeur Lug (Strange, Titan, Nova etc...),   fait figurer “ Bandes dessinées pour adultes “ sur les couvertures.
          Ses revues ne sont plus concernées par  la loi de 1949, mais elles perdent le droit à l’affichage au deventures des kiosque.
          Elles sont également taxées d'une plus lourde TVA.
La loi ne concerne pas la Belgique,  mais la France  est le plus grand débouché des magazines belges. Leurs auteurs doivent donc s'y soumettre.

         A la fin des années 80, un accord sera trouvé entre éditeurs et diffuseurs : les albums interdits à la vente aux mineurs pourront être présentés sous films transparents.

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