Waouw je sais faire des scrollbars colorées !!!
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LE TEMPS DES MAGAZINES

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          En 1889 l'éditeur Armand Colin lance le  Petit illustré français .Un journal qui publie chaque semaine une histoire en images.
          C'est ainsi qu'il publie La famille Fenouillard
Ces bandes se composent d' images avec un court texte dessous, cette présentation se conservera pendant des années, présentation que l'on retrouve encore dans des livres pour enfants.
          D'autres maisons d'éditions vont se lancer dans le créneau.

          Certaines cibleront un lectorat populaire, comme  La vie en culotte rouge  destinée aux militaires (les uniformes ont des pantalons rouges)
          D'autres s'adresseront aux enfants, où on trouvera les signatures de Forton ou Benjamin Rabier.
          En 1905 le premier numéro de la " Semaine de Suzette " ouvre ses pages à Bécassine.
L’'Epatant  qui se veut volontairement de " mauvais goût " publie Les Pieds Nickelés  de Forton  qui animera également en 1924 un autre personnage très connu de cette epoque : Bibi Fricotin.
          D'autres encore vont suivre “ Cri-cri “, “ Pierrot, Lisette “, “ Guignol “ et j'en oublie...

          La première guerre mondiale ne les ralentira pas. Les héros de BD sont mobilisés comme le seront, une guerre plus tard, les supers héros des comics.

          Quelques bandes américaines seront publiées également, comme " Bicot " ou la " famille illico ", Mais c'est dans " journal illustré " en 1925 qu'une bd est dessinée avec des phylactères (des bulles quoi !) comme celles d'aujourd'hui :
Zig et Puce d'Alain st Ogan.
          L'arrivée du  Journal de Mickey  va populariser les bulles et les bandes americaines, Paul winkler, son éditeur va lancer d'autres magazines de qualité comme " Robinson " et " Hop-la ", naturellement la concurrence s’en mêle, ouvrant sa porte à des auteurs français.
          Pour une question économique, comme on peut le voir ailleurs, on publie beaucoup de matériel étranger, que leurs éditeurs vendent à bas prix.

          En Belgique, la 1ere guerre mondiale et la brutale occupation  allemande empêche la création de magazine.
La paix voit le retour des illustrés francais qui s'imposent longtemps sans concurrence.

Si certains hebdomadaires religieux publient de la BD où vont exercer de nouveaux talents, la presse pour les jeunes reste longtemps le parent pauvre.
les enfants belges ne disposent que de la presse française pour s’amuser.

SPIROU (belgique)

         En 1938, L'éditeur Jean Dupuis qui publie des journeaux pour les parents lance un magazine qui s'adresse à eux et qu'il nomme : " Spirou " d'un mot wallon qui désigne un gamin vif et déluré.
L'éditeur crée pour l'occasion un petit personnage qui sera l'emblème du journal.
un jeune garcon, groom au Moustic-hotel (du nom du journal satirique du groupe Dupuis) et le dessinateur parisien Rob-vel (robert Velter) est choisi pour l'animer,
“ Robbedoes “, son petit frère de langue flamande apparaîtra quelques mois plus tard.
Au bout de quelques planches, Spirou sauve un petit écureil qui devient son compagnon (vous avez dit un écureuil ? )

         Au commencement et par économie, le journal publie des bandes américaines mais la guerre l'en prive

         Une équipe maison prend la relève, avec Jijé (Joseph Gillain) qui est sur tout les fronts. Mais elle refuse l'administrateur allemand que la " Propaganda Abteilung " (l'organisme nazi chargé de contrôler la presse) veut imposer.
Les occupants interdisent donc l'hebdomadaire qui cesse sa publication du 2 septembre 43 au 5 octobre 44.

           Pour garder vivant l'esprit du journal, Dupuis tente de contourner l'interdiction avec " l'Espiégle au grand coeur " mensuel de 48 pages
L'occupant qui n'est pas dupe et l'interdit également. Dupuis publie alors un " almanach 1944 ".
Charleroi est liberée en septembre et Spirou n'a plus besoin d'astuces pour reparaître enfin librement en octobre 1944.

         Spirou publie de la production nationale.
Au côté de Jijé, ce sont de futurs grands noms qui se révèlent : Franquin, Morris, Will, Eddy pape.
         C'est cette équipe naissante  qui est surnommée “ l'école de Marcinelle “.
Charlier prolifique scénariste écrit Buck Danny.
         Après la guerre, le journal voit la France s'ouvrir à lui, il triple son tirage initial mais doit se plier à la loi de 49.
Lucky luke paraît en 1947
          Surius doit abandonner son héros " l'épervier bleu "  pour cause de censure : on ne marche pas sur la lune en 51 !!!

          Enfin les éditions Dupuis lancent les albums des BD parues dans Spirou.
En 1977, ils lancent un supplèment plus adulte " le trombonne illustré, " il passe " au dessus de la tête " d'un grand nombre de jeunes lecteurs et ne dure que 30 parutions.

TINTIN (belgique)

          Les journalistes ou auteurs qui continuaient à travailler sous l'occupation se voient interdits. Hergé et Jacobs sont mis à l'index.
          Raymond Leblanc lance Tintin en 1946, il engage les auteurs qui ont été rejetés, il n'a pas peur de choisir Hergé et de baptiser son journal “ Tintin, le journal des jeunes de 7 a 77 ans ".
Hergé, Jacobs, Paul Cuvelier y dessinent.Tintin devient un hebdomadaire ne publiant que de l'inédit, l'édition francaise de Tintin parait sous le label de Dargaud.
          Comme dans Spirou, les histoires courtes servent de banc d'essai.

Tintin et Spirou sont en rivalité, et on ne lit pas le même magazine selon sa classe sociale.

VAILLANT (France)

Vaillant est un titre mythique.

          En 1944, le parti communiste français sort de la clandestinité.
Sa participation à la résistance contre l'occupant lui a donné sa légitimité, et sa place dans le paysage politique français.
           Il faut maintenant construire la paix.

          Pour Le Conseil national de la Résistance, la presse de l'après guerre doit être controlée par les mouvements issus de la Resistance.
Le papier est d'ailleurs encore rationné, il n'est pas attribué à n'importe qui.
Les communistes peuvent lancer leur propre presse, dont un magazine " Jeune patriote " qui s'ouvre à la bande dessinée.
          En 1945, il prend le nom de " Vaillant " et va publier des bandes comme :

" Fifi, gars du maquis " (Michel Debonne - Auguste Liquois), " Biquet et son chien Plouf " (Mat), "les Pionniers de l'Espérance" (Roger Lecureux et Raymond Poivet), Placid et Muzo (Arnal), Bob Mallard  (d'Henri Bourdens et Remy Bourles), Nasdine Hodjda (Roger Lecureux et René Bastard) ,Yves le Loup (Jean Ollivier et René Bastard), Arthur le fantôme justicier (Jean Cezard), la Pension Radicelle (Eugene Gire).

          Vaillant est vendu par les militants au coin des rues, en même temps que l’hebdomadaire " l'Humanite Dimanche "
Ces ventes rapportent aux organisations de base du PC : les " cellules ".
          Mais pour faire progresser le journal et élargir son lectorat, il faut le distribuer en kiosque.

          Pif, Le petit chien du catalan Arnal, est publié dans le journal “ l'Humanité “ pour remplacer Felix le chat (trop américain). Il vient s'installer dans les pages de Vaillant et finit par s'imposer comme sa mascotte.
          Le journal grossit, de 12 pages. Il passera petit à petit à 48 pages avec un nouveau nom : “ Vaillant, le journal de Pif. “
Puis " Pif " en 1965
          La ligne éditoriale est claire : proposer des bandes dessinées de qualité et de tous genres - western - aventures - SF.
          Les héros sont progressistes, privilégient le comportement collectif et surtout sont rationalistes, contrairement aux autres journaux, pas d'histoires de magie, de sorcellerie ou de surnaturel.

          On va y découvrir des personnages comme " Corto Maltese "  " Docteur Justice " " Gai Luron " " Le concombre masqué" " Teddy Ted " et " Rahan " l'homme de la préhistoire, qui parcourt le monde. Il veut  rencontrer ses frères, ceux qui marchent debout, et il ne s'en laisse pas compter par les sorciers et autres mages.
          Certains trouvrent le moyen de lui reprocher d'être ...blond...!
Les créateurs l'ont voulu ainsi pour le différencier de Tarzan qui est brun.

          Petit à petit, les journeaux de BD s'essouflent.
L'hebdomadaire réagit et se transforme radicalement.
En 1969 il prend le nom de " Pig Gadget " : Une révolution !
          Fini les histoires à suivre : 80 pages d'histoires complètes. Et, en prime, un gadget (les lunettes sidérales - le stylo à encre invisible - le moule à oeufs carrés.) A l'époque, les magazines n'offrent pas si souvent des cadeaux comme aujourd'hui.
le prix de vente passe de 1F20 à 2 francs, non négligeable pour un budjet d'enfant.

          Les gadgets sont souvent éducatif, les magazines avec les poids sauteurs du Mexique et les Pifises (des Artemia salina) atteignent le milion d'exemplaires.
          Il cesse pourtant de paraître en 1993 mais il renaît de ses cendres en 2004 Jusqu’en 2009.

PILOTE (France)

Octobre 1959,
         Albert Uderzo, René Goscinny, Jean-michel Charlier venu de la bande dessinée belge, créent un grand journal avec comme postulat de départ, : animer des " héros francais ".
        Le lectorat évolue, les éditeurs ne renouvellent pas les vieux mags francais. Ils disparaissent doucement les uns après les autres : Lisette, Hurrah, L'intrepide, Mireille, Line, Pierrot, la semaine de suzette.
         Pilote est soutenu par une grande campagne de Radio Luxembourg.
Il publie le meilleur de la Bande dessinée de l'époque ainsi que des pages magazines. De grands héros y naissent au fil des année : - Michel tanguy - le démon des caraïbes - Asterix le gaulois - Le lieutenant Bleuberry ou Valerian.

pilotorama

          Et comment oublier le " Pilotorama ", double page consacrée à un sujet différent par semaine, (les indiens, les chateaux fort...etc) avec ses nombreuses illustrations. sa valeur éducative lui vaut souvent d'être punaisé aux murs des classes.

          Le magazine trouve tout de suite un large public. Il n'est pas rare que les jeunes lecteurs précisent dans leur courrier que les parents chipent le journal pour le lire aussi.
          Il manque pourtant disparaître quand les premiers actionnaires se retirent, (il est repris alors par l'éditeur Dargaud) puis quand la vague Yé-yé (les folles années du Twist) fait croire à certains rédacteurs qu'on doit changer la BD contre des articles sur les idoles de la chanson.

          En 1961 les éditions Dargaud commencent à publier leurs premiers albums en créant de véritables collections :
          - Asterix le gaulois - “ Le démon des caraïbes “ (Barbe rouge, le pirate) et “ l'école des aigles “ (Tanguy et Laverdure, les pilotes de chasse)

          René Goscinny lorgne du côté du célèbre magazine américain Mad et rêve d'adapter cette formule à Pilote.Tout se précise vers 1967 (Cabu et le grand Duduche).                              le journal se tourne petit à petit vers les adolescents.

          Les deux créateurs ne sont plus d'accord :
Goscinny préfère une formule basée sur l'actualité et Charlier défend le récit et la bd d'aventure.
          Il propose la création d'un nouveau magazine qui s'adresserait aux lecteurs plus âgés. (Comme au japon où paraîssent les magazines seinen).
          L'éditeur n'en a pas les moyens, la formule des jeunes est sacrifiée, les choses se font doucement.
Mais après les " évènements " de 1968 et des troubles au sein même de la rédaction qui blessent Goscinny, Pilote devient un journal pour adulte.

                         En France, la BD pour adulte a donc déjà plus de 40 ans.

          Après la guerre,la publication des comics est limitée par la commission de censure. La fin des années 60 et surtout des années 70-80 voient le retour massif des comics de super-héros  avec les éditeurs Lug, mais aussi Arédit-Artima.

          L'évolution des moeurs ouvre le temps de la BD pour adulte, avec l'éclosion de magazines ciblant sans complexe ce lectorat.
          En Vrac :
Hara-Kiri, Charlie-hebdo, Métal hurlant, l'écho des savanes, A suivre... ...etc...
De nombreuses expériences de bd underground, irrévérencieuses, agressives, ouvertes aux fesses et à la violence paraissent avec des fortunes diverses.

         Les revues naissent ou disparaissent plus ou moins rapidement.
Les albums paraissent de plus en plus nombreux et les temps deviennent durs pour les magazines.
         Pour avoir des chances de survivre, Ils doivent cibler un lectorat adulte qui a plus de moyens et qui est prêt à payer plus cher une revue plus luxueuse.

          La BD devient petit à petit un art, une " nouvelle bande dessinée " se développe plus hermétique, parfois sans veritable scénario.
          Une BD moderne pour " intellectuels " qui fait doucement disparaître les " héros " traditionnels.”

          La bd " moderne " ne fait pas l'hunanimité et les années 80 voient le retour " du héros ".

         De nombreux magazines deviennent mensuels, continuent à naître et à mourir, publient des histoires courtes, du matériel étranger en noir et blanc.
         D'autres se spécialisent pour les amateurs avec des articles de fond, des critiques, des interviews, des " bonnes feuilles ".
         Certains publient encore des BD à suivre , mais des lecteurs n'apprecient pas toujours le mélange " informations-prépublications ".

La version francaise de Tintin disparait en 1972, la version belge survit un temps, le magazine disparaît définitivement en 1993.

Hop1

          Hiver 1973 C'est la revue Hop qui voit le jour.
Lancée par “ l'Association d‘Etude du Mode d’Expression Graphique de la Bande Dessinée “,         ouf.
Elle se baptise " La mémoire de la BD " avec :
          - Hop actualité BD des informations et des dossiers.
          - Hop Nostalgie BD des rééditions de classiques de la bande dessinée Franco-Belge, mais aussi Européenne et mondiale.

canal BD1

           A la fin de 1997, le réseau de librairie Canal BD, Créé à l’initiative de l’ALBD (Association des libraires de bandes dessinées) lancent son propre revue bimestrielle :
Canal BD magazine  où il propose " un rendez-vous bimestriel pour une visite guidée de l’actualité du neuvième art. "

www.canalbd.info/tag/canal-bd-magazine

         En octobre 1997 paraît BoDoï, fondé par les frères Vidal et Hervé Loiselet.
Il propose des des interviews, des prépublications et des dossiers.

bodoi 1

         En 1998 disparait A suivre .

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