Waouw je sais faire des scrollbars colorées !!!
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L'état a le monopole de l’édition. Il y a des traductions d'auteurs étrangers, surtout des classiques du domaine public pour éviter de payer des droits d'auteurs. Les Soviétiques connaîtront ainsi " Les trois mousquetaires, les romans de Jules Verne mais aussi..." Caroline Chérie " de Cécil Saint-Laurent ". Mais il y a un " filtrage " important et si on peut trouver quelques journaux occidentaux dans les hôtels que les étrangers fréquentent ceux distribués dans les kiosques sont l’Humanité ou autres titres du monde socialiste.
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L'URSS vit dans sa bulle.
Les enfants soviétiques ne seront guère en contact avec la BD étrangère, même l’hebdomadaire en français Vaillant (qui allait devenir Pif en 1969), proche de parti communiste français n'aura pas droit de cité jusqu’en 1966.
Les artistes dessinateurs sont aussi triés. Les soviétiques peuvent découvrir et aimer le Français Jean Effel et le Danois Herluf Bidstrup tout deux proches du parti communiste, mais talentueux.
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Pour les Russes, des assassinats, de la violence et des coups de feu ne peuvent qu'être malsains pour les jeunes lecteurs. (Tu n'as pas déjà entendu ça quelque part ? )
La Bd est méprisée, " juste bonne pour les enfants " ou même, horreur ! : considérée comme " Bourgeoise ", " produit de la décadence impérialiste ".
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Les soviétiques doivent plutôt y voir une régression alors qu'il existe une riche littérature pour enfants avec des illustrations et des textes de qualité.
Des magazines voient également le jour, les meilleurs dessinateurs et écrivains de leur temps participent à l'aventure. Il y a des récits, des poèmes, des jeux, des illustrations et même parfois quelques bandes dessinées.
Des bandes dessinées à la mode du temps, avec l'image et le texte en dessous.
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Parmi les premières publiées en URSS on peut citer celles de Boris Antonovsky (1891-1934) un des plus populaires caricaturistes de son époque. Il publie les aventures de " Ievlampi Karpitch Nadkine " des gags en une page ou son personnage affronte la vie quotidienne. Ici Ievlampi cherche (et trouve) un appartement.
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Un de ces magazines est "Mourzilka" du nom de son personnage fétiche.
Il s'adresse à des enfants de 6 à 12 ans. Créé en 1924, il est publié d'abord comme supplément de l'organe " du comité central du Parti communiste de l'union Soviétique ". Plein de couleur et de poésie, il a survécu aux bouleversements de l'histoire. En mai 2014, il aura 90 ans.
Il a aujourd'hui son site internet, on peut s'y abonner au format numérique pour le lire sur Ipad. Ses archives en ligne contiennent même tous les numéros parus.
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Le grand écrivain pour enfants Samouil Marshak lance le magazine " Le moineau " (1923) qui après sept numéros devient " Nouveau Robinson ".
Dans le premier numéro, l'éditorial explique : " L'enfant moderne n'est pas intéressé par les fées, les elfes et les rois. Il a besoin d'une autre littérature - la littérature réaliste, la littérature tire sa source de la vie, elle est l'appel à la vie. "
Mais l'accent mis sur le divertissement déplait en haut lieu et le journal cesse de paraitre. L'équipe travaillera bientôt sur un autre magazine : - Le Hérisson (1928—1929) pour les enfants d'âge scolaire.
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Le rédacteur en chef en est Nicolas Makarovitch Oleinikov qui se met en scène sous le pseudonyme de “ Makar le féroce “ dans une BD où il parcourt le monde avec cheval et chien. (Le seul auteur qui écrit à cheval). Le magazine comprend également des écrivains célèbres comme B.Zhitkov, K.Choukovsky, M.Prishvino, V.Bianki, D. Harms, E. Schwartz, N.Zabolotsky, A.Vvedensky. M. Zotchenko.
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- Le Chardonneret s'adresse aux lecteurs plus jeunes. Le magazine doit également avoir son héros, il est décidé de choisir une petite fille. Ce sera " Macha l'intelligente " qui trouve toujours une idée astucieuse pour résoudre ses problèmes au contraire de son frère " Victor le stupide ". (Dessins de Bronislav Malakhovsky et scénarios de Danil Kharms et Nina Gernet.)
L'auteur prend sa fille Katia et ses nattes comme modèle.
Macha devient si célèbre et si vivante qu'elle reçoit du courrier et y répond, il y aura même un numéro de téléphone où elle donnera des conseils en direct une heure par jour (je ne te révélerai pas que c'est en réalité une employée, Tania Gourevitch à la voix enfantine).
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Mais la fin de l'histoire est tragique, car la politique ne rôde jamais loin.
En ce temps_là, on pouvait arrêter des auteurs de magazine pour enfants à cause d'un poème qui déplait. En 1937 la plupart des auteurs du magazine sont emprisonnés et plusieurs d'entre eux comme Bronislav Malakhovsky, Nicolas Makarovitch Oleinikov meurent en détention. Samouil Marshak y échappe par miracle, son nom figure sur la liste des condamnés à mort. Staline qui doit la signer reconnait le nom du poëte et l’épargne. Kharms est arrêté en 1941, il mourra la même année.
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Après la mort de Staline, le nouveau premier secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique Nikita Khrouchtchev entame la déstalinisation, c'est une époque de " Dégel ".
Sans doute une époque idéale pour le magazine mensuel titré " Images drôles " qui voit le jour en 1956. D'abord, en format à l'italienne, il est conçu pour les enfants de 4 à 10 ans. C'est un dessinateur du grand magazine satirique " Krorodil " , Ivan maksimovitch Semenov qui en devient le rédacteur en chef,
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Il s'entoure de dessinateurs de talent. Il publiera les meilleurs auteurs et artistes soviétiques : Agniya Barto, Korneï Choukovsky, Sergeï Mikhalkov,Eugene Vedernikov. Ivan maksimovitch en crée le personnage fétiche. " Karandach " (crayon) est un sympathique petit bonhomme en tenue d'artiste-peintre, avec bêret, blouse bleue, noeud rouge, palette et pinceaux. Entouré de joyeux compagnons comme Bouratino, version russe de Pinocchio, ou Mr Fixit le robot, il anime des contes, des jeux, des blagues et des devinettes. Ivan maksimovitch Semenov publie également une BD " Petia Ryzhik ", les aventures d'un petit garçon qui parcourt le monde avec Mik et Mouk ses deux petits chiens. Le tirage monte rapidement à 9,5 millions d'exemplaires.
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En 1977, le nouveau rédacteur en chef du journal est Ruben Varchamov, les auteurs se renouvellent une nouvelle génération d'auteurs comme Valéri Dmitriouk, Ilia Kabarov, Alexandre Mitta, Oleg Tesler viennent rejoindre les vétérans.
Et, c'est Viktor Pivovarov qui En 1979 crée les célèbres " bonshommes-lettres " qu'aucun petit lecteur Russe devenu adulte n'a oublié. Il s'adresse aux enfants, les autorités ne s'en méfient donc pas, c'est le seul magazine de l'URSS qui n'intéresse pas la censure.
Il a même eu droit à une grande expo à la célèbre galerie Trétiakov en 2010 pour son 55e anniversaire.
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